Évolution statutaire de l'institution
La nécessité d'une représentation des socioprofessionnels au sein d'assemblées consultatives a débuté dès 1919 avec la création progressive du Conseil économique et social national (C.E.S.), puis dans le cadre de la décentralisation, la création des Conseils économiques et sociaux régionaux de France (C.E.S.R.).
En Polynésie française, la création du Conseil économique, social, environnemental et culturel s'inscrit dans une logique identique, selon les étapes suivantes :
le 12 juillet 1977 Création du Comité économique et social (C.E.S.)
Créé par le statut d'autonomie de gestion, il est consulté facultativement sur les projets à caractère économique, social et culturel
le 6 septembre 1984 Le Comité économique et social (C.E.S.) devient la troisième institution du pays
Le statut d'autonomie interne élargit le rayon d'action du C.E.S. : en plus de son rôle consultatif général, il est obligatoirement saisi pour avis des projets de plan à caractère économique et social, et peut proposer au gouvernement les thèmes d'étude qu'il souhaite examiner
le 12 juillet 1990 Le Comité économique et social devient le Conseil économique, social et culturel (C.E.S.C.)
La loi statutaire modifiant celle de 1984, accroît les compétences de l'institution en lui accordant l'autosaisine sur des thèmes de son choix dans le domaine de ses compétences.
le 12 avril 1996 Le Conseil économique, social et culturel est maintenu dans ses dispositions antérieures
Le statut d'autonomie de la Polynésie française régi par la Loi organique 96-312 et la Loi 96-313 du 12 avril 1996 maintient les dispositions de la loi de 1990 concernant le C.E.S.C.
le 27 février 2004 Le Conseil économique, social et culturel devient une institution incontournable
Le statut d'autonomie de la Polynésie française régi par la Loi organique 2004-192 du 27 février 2004 élargit les modes de saisine de l'institution : d'une part, consultation obligatoire du Conseil pour les « lois du pays » à caractère économique ou sociale, et d'autre part, consultation facultative pour les autres « lois du pays » ou délibérations, ainsi que sur toute question à caractère économique, social ou culturel.
L'institution se voit désormais dotée de l'autonomie financière.
le 5 juillet 2019, le CESC intègre la dimension environnementale dans son appellation et devient le Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC)
Le statut d'autonomie de la Polynésie française régi par la Loi organique 2004-192 du 27 février 2004 modifie le nom de l'institution.
Patrimoine historique du Conseil économique, social, environnemental et culturel
Ce bâtiment construit en terre battue avec des matériaux importés de France et des États-Unis a été édifié en 1859 par les services du génie de l'armée française, dans le quartier dit de l'artillerie à proximité de l'avenue Pouvanaa A Oopa et de la rue des Poilus Tahitiens.
C'était une annexe de la Caserne Broche, actuellement le siège de la présidence du gouvernement de la Polynésie française.
Dénommé à tort les "écuries impériales", il était en fait destiné à entreposer boulets, canons et fourrages.
De 1907 à 1977, il a été le siège de la subdivision des travaux publics du pays.
Marqué par le poids des années et l'outrage du temps,ce bâtiment était pratiquement voué à l’abandon, à la ruine et à la destruction.
Compte tenu de la solidité de ses fondations et de ses murs, l'Assemblée territoriale et le Gouvernement de la Polynésie française ont décidé de faire procéder à sa restauration le 9 décembre 1988, et de l'affecter au Conseil économique, social et culturel (anciennement Comité économique et social), dans un souci d'améliorer ses conditions de travail.
La direction des travaux qui ont démarré à la fin du mois d'avril 1989 a été confiée à l'arrondissement "Bâtiment" de la direction de l'équipement.
L'architecte Christian MARIOTTI s'est attaché à redonner à cet immeuble massif aux murs épais, son aspect originel et solennel, tout en y apportant des innovations pour les aménagements intérieurs. La pose de la première pierre eut lieu le 4 juillet 1989 en présence des autorités locales.
Dès lors, le C.E.S.C. allait déménager de ses premiers bureaux situés dans l'immeuble "Fare Tony" le 5 mai 1990 dans une vaste bâtisse historique, dont l'inauguration eut lieu le 29 août 1990 en présence de Monsieur Alexandre LEONTIEFF, Président du gouvernement de la Polynésie française et de Monsieur Teraiefa CHANG, Président du C.E.S.C.
Désormais, ce bâtiment historique porte le nom symbolique de "la Maison du Conseil" ou "Te Raumaire" qui désigne le lieu de rassemblement de ceux qui ont reçu délégation de leurs pairs, groupements, syndicats, organisations, associations.
De manière plus officielle, le Conseil est appelé "Apo'ora'a Matutu Ti'a Rau e Mata U'i" qui littéralement signifie une assemblée de personnes venues de divers horizons et mandatées par leurs organisations ou associations pour veiller au respect des anciens et assurer l'avenir des jeunes.
Le rez-de-chaussée accueille actuellement le service du secrétariat général et le bureau du président.
Au premier étage, accessible par un vaste escalier en colimaçon, deux salles de 66 m² pour les séances de commission et la grande salle réservée aux assemblées plénières d'une superficie de 225 m².
Au total, l'institution dispose de 1300 m² utiles pour organiser de manière fonctionnelle ses travaux.
Liste des anciens présidents de l'institution
Depuis sa création le 12 juillet 1977, 23 présidents issus chaque année d'un collège différent ont représenté l'institution. La dernière modification statutaire de 2019 dispose de la présidence tournante. Le 18 septembre 2020, l'institution a élu son 29è président.
28 avril 1978 | Joël Allain | Salariés |
29 mai 1979 | Jack Favie | Employeurs |
30 mai 1980 | Joseph sham Koua | Secteur primaire |
29 mai 1981 au 14 avril 1983 | Elie Salmon | Secteur associatif |
14 avril 1983 | Lucien Banner | Salariés |
21 juin 1984 | Julien Siu | Employeurs |
7 novembre 1985 | Jean-François Millaud | Secteur primaire |
25 novembre 1986 au 22 novembre 1988 | Alfred Teiti | Secteur associatif |
22 novembre 1988 au 5 octobre 1990 | Teraiefa Chang | Salariés |
28 janvier 1992 | Quito Braun-Ortega | Employeurs |
18 février 1993 | Hugh Laughlin | Secteur primaire |
14 février 1994 | Rémi Taea | Secteur associatif |
22 février 1995 | Willy Richmond | Salariés |
22 août 1996 | Alfred Montaron | Employeurs |
25 novembre 1997 | Joseph Teanotoga | Secteur primaire |
3 novembre 1998 | Thaddée Hoatau | Secteur associatif |
5 octobre 1999 au 8 août 2000 | Bruno Sandras | Salariés |
3 avril 2001 | Alfred Montaron | Employeurs |
9 avril 2002 | Henri Maamaatuaiahutapu | Secteur primaire |
8 avril 2003 | Guy LEJEUNE | Secteur associatif |
23 mars 2004 | Pierre Frebault | Salariés |
05 septembre 2005 | Patrick Galenon | Salariés |
28 août 2007 | Raymonde Raoulx | Vie collective |
3 décembre 2009 | Raymonde Raoulx | Vie collective |
2 décembre 2011 | Jean TAMA | Employeurs |
29 janvier 2014 | Angélo FREBAULT | Salariés |
29 janvier 2016 | Winiki SAGE | Vie collective |
18 septembre 2018 | Kelly ASIN-MOUX | Employeurs |
18 septembre 2020 | Eugène SOMMERS | Salariés |